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Photographier les oiseaux en Dombes pour réaliser des photos créatives

Vous êtes certainement à la recherche de nouvelles techniques ou de nouveaux endroits pour réaliser des photos qui soient différentes de celles que vous voyez dans les magazines ou les réseaux sociaux.

Vous voulez aussi créer des photos qui vous ressemblent.

Les techniques de développement avec des logiciels spécialisés vous permettent de vous exprimer pleinement. Mais souvent, ils ne sont pas suffisants pour arriver à vos fins.

Le terrain reste le meilleur moyen pour réaliser des photos intéressantes et qui ont du sens.

Pour moi, les oiseaux de la Dombes sont l'un des plus beaux thèmes de la photographie animalière créative.

Dans cet article, je partage avec vous mon expérience dans ce domaine avec des photos d'oiseaux vraiment créatives.

Héron cendré marchant dans un étang de la Dombes durant un matin brumeux.
Cette photo prise en Dombes montre un oiseau ordinaire, un héron cendré, dans une ambiance qui le rend extraordinaire.

L’histoire

Printemps 2022. Je suis arrivé en Dombes au début du mois de mai pour préparer plusieurs semaines de stages de photo animalière en affûts flottants.

Pour préparer ces stages dans la Dombes, j'arrive toujours quelques jours avant pour repérer les étangs. Je fais un état des lieux des espèces d'oiseaux qui peuplent chacun d'eux. J'évalue aussi les niveaux d'eau. Mon but est d'analyser et comprendre chaque étang pour mieux guider les futurs stagiaires passionnés de photo animalière et de faune avicole des zones humides.

Ces quelques jours sont toujours pour moi une période intense de créativité. Cette année 2022 est spéciale. C'est la 10e année que je viens en Dombes. J'ai réalisé des milliers de photos. J'ai exploré plusieurs zones de la Dombes.

A chaque fois, j'essaie de me réinventer en trouvant une nouvelle manière de photographier cette région que j'apprécie tellement. Je n'ai pas envie de réaliser des photographies d'oiseaux descriptives ou illustratives. J'ai envie de créer des photos figuratives, mais qui racontent une histoire.

Pour cette année 2022, j'ai décidé de créer des photos en noir et blanc. J'ai choisi comme thème « Le mystère ». En effet, la Dombes est restée une région sauvage, difficile à vivre à cause des marécages. Elle est peu peuplée.

Si un jour, vous avez la chance de traverser la Dombes, vous circulerez dans de petits villages dont les habitants dépendent principalement de la pisciculture. Vous apercevrez depuis les routes étroites des fermes perdues au milieu de nulle part. Vous vous demanderez certainement comment des personnes peuvent vivre aussi éloignées d'une ville et du monde moderne. Pour moi, la Dombes est un territoire intemporel. Rien ne semble changé au fil des ans. Les habitants sont très méfiants. Ils n'accordent pas leur confiance facilement.

C'est comme s'ils cachaient un trésor dont ils ne veulent pas révéler l'emplacement. Tout est mystérieux en Dombes. Après toutes ces années, j'ai fini par comprendre que ce trésor est tout simplement la Dombes elle-même. Ceux qui habitent dans la région ne veulent pas en parler pour éviter un déferlement de nouveaux habitants qui viendraient abîmer les bois, les prairies, les étangs qui forment un véritable paradis. Les Dombistes veulent protéger et conserver intact cet endroit quasiment unique au monde.

J'avais donc décidé de me focaliser sur la solitude qui est palpable en Dombes. Je voulais réaliser des photos en ne montrant qu'un seul oiseau par photo. J'ai pris le parti du noir et blanc pour accentuer ce sentiment de méfiance et de solitude.

Durant cette année 2022 en Dombes, mes premiers jours de reconnaissance se sont déroulés par des petits matins très frais. Les températures de la nuit étaient de 9 à 10 degrés. C'est le début du mois de mai. C'est la meilleure période pour photographier les ambiances de la Dombes. Les étangs sont pleins. Les oiseaux n'ont pas encore les poussins. Ils prennent le temps de parader et de chasser.

Le petit matin en Dombes est toujours un moment exceptionnel. Il fait très sombre. Le soleil n'est pas encore levé. Je m'arrange pour toujours être dans l'eau une heure avant le lever de soleil.

Chaque matin obéit au même rituel. J'arrive en voiture en essayant de faire le moins de bruit possible. J'arrête mon moteur. Je descends de la voiture sans claquer les portières. Je me poste devant l'étang. J'écoute pendant quelques minutes. Je respire profondément. Je relâche les épaules. Je fais le vide dans ma tête. J'écoute. Les passereaux commencent à piailler dans les arbres et les roselières. J'essaie de m'intégrer dans l'espace naturel qui m'entoure. Je regarde l'étang. J'observe l'activité matinale. Je m'amuse à dessiner des volutes blanches avec mon haleine. Mon but est d'oublier tous mes soucis professionnels. Je dois me concentrer sur la création de mes photos. En général, j'ai besoin de 10 minutes pour me sentir totalement relaxé.

Ensuite, je mets tranquillement mes waders. Puis je glisse mon affût flottant sur l'eau en évitant tout geste brusque. Une fois que ma rotule pendulaire est installée dans l'affût, je positionne correctement mon appareil photo pour obtenir l'équilibre parfait.

Avant de fermer complètement mon affût flottant, je jette un dernier coup d'œil sur l'ensemble de l'étang. Je pense toujours à quelque chose de positif qui me génère une sensation de bien-être. C'est une condition essentielle pour que je réalise de bonnes photos. Le positif appelle toujours le positif.

Il est temps de commencer à marcher en poussant doucement l'affût. Je me donne toujours 45 minutes pour déambuler dans l'étang. Je choisis ainsi le meilleur endroit par rapport au soleil.

J'ai ainsi le temps de me placer pour capturer ces moments évanescents lorsque la température commence à monter. Les brumes surgissent alors de nulle part. Il se dégage alors une ambiance mystérieuse. J'ai toujours l'impression d'être seul au monde. A chaque je me dis que c'est le début d'une nouvelle vie qui commence.

Les petits matins de Dombes sont des moments privilégiés qui émeuvent tous ceux qui ont la chance de les connaître. C'est durant ces instants extraordinaires que l'on mesure dans la chance d'être dans un étang à contempler une nature à l'état brut. Pour un photographe animalier, c'est un peu le Graal.

De manière générale, quand je réalise des photos depuis un affût qu'il est flottant ou fixe, la première étape est de choisir le décor. Je réfléchis à ce que je veux transmettre et montrer. C'est le moment le plus important pour moi. Je vérifie aussi que je suis conforme à ma distance photographique. C'est cette distance qui caractérise mes photos. J'utilise une focale fixe de 500mm. C'est avec cette focale que je suis la plus à l'aise. L'affût flottant possède l'avantage de choisir correctement cette distance.

Une fois que j'ai trouvé le meilleur point de vue, je cherche la lumière. J'aime les lumières de face ou de 90 degrés. Je n'aime pas les lumières qui sont dans mon dos. Les contrastes ne sont jamais très bons.

Une fois que j'ai choisi mon décor et ma lumière, j'attends qu'un oiseau fasse son apparition. Il est évident que je ne choisis pas mon décor par hasard. Je sais que la probabilité qu'un oiseau se présente est grande. Avec de l'expérience, j'ai fini par comprendre comment se comportent les oiseaux des zones humides.

Je ne procède pas systématiquement de cette manière lorsque je réalise des photos en affûts flottants. Il arrive parfois que lorsque déambule sur un étang que j'observe de l'activité. Il peut s'agit d'un héron qui va commencer une chasse ou d'un canard qui fait sa toilette matinale.

Dans ce cas, je regarde si le décor est intéressant. S'il ne l'est pas, je ne bouge pas. Je reste concentré sur ma première méthode. Si la scène est digne d'intérêt, je commence à me diriger vers l'animal. Je vais doucement. Littéralement, mon affût glisse sur l'eau. J'évite absolument de faire des vaguelettes. Les animaux savent distinguer la différence entre des vaguelettes naturelles et des vaguelettes provoquées par un affût flottant.

Tout en avançant, je me positionne pour que le décor soit le plus beau possible. Je me place aussi pour que la lumière me donne l'effet le plus saisissant possible.

Lorsque j'arrive à ma distance photographique, je sais exactement comment je vais réaliser ma photo et ce que je vais vouloir suggérer.

Les lumières chaudes des petits matins durent en général une heure. Elles permettent de créer des photos avec des atmosphères mystérieuses, introspectives.

Certains stagiaires me disent parfois qu'une fois cette heure passée, c'est fini, qu'il n'est plus possible de faire de belles photos. Je leur réponds invariablement qu'après cette heure, les ambiances sont différentes. S'ils devaient toujours photographier durant cette heure, aussi incroyable soit-elle, ils s'ennuieraient. Quand le soleil monte à l'horizon, la lumière augmente. Il est possible de photographier avec des vitesses plus rapides, de figer d'autres comportements et d'autres attitudes. Il suffit de savoir regarder, d'être patient. Par exemple, les photos en contre-jour sont plus faciles 2 heures après le lever de soleil. Il y a du détail, contrairement à celles réalisées au moment du lever.

Finalement, la Dombes et ses étangs sont un véritable paradis pour les photographes animaliers qui veulent être créatifs, différents.

L'utilisation d'un affût flottant permet de se placer où on veut par rapport à un animal sauvage sans le faire fuir. Il faut s'assurer de respecter une zone de sécurité qui n'effraie pas les oiseaux ou les mammifères.

L'affût flottant permet non seulement de bien me placer sur une scène et de choisir la lumière parfaite. Mais il me permet surtout de choisir ma distance photographique. C'est celle où je me sens le plus à l'aise pour réaliser mes photos.

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Dans les deux galeries de photos qui suivent, j'ai voulu partager avec vous une approche en noir et blanc et une approche en couleur. Toutes ces photos ont été réalisées sur les étangs de la Dombes durant la fin du printemps 2022. La plupart ont été prises vers la mi-mai.

J'ai voulu faire de l'extraordinaire avec de l'ordinaire. Par exemple, j'ai choisi de photographier des hérons cendrés d'une manière peu ordinaire. C'est un échassier si commun que plus personne ne veut les photographier. La même idée m'a animée lorsque j'ai photographié des hérons garde-bœuf.

Ces photos n'ont pas été créées avec une approche naturaliste, mais bien dans un but artistique. Elles sont figuratives et pourtant très évocatrices d'émotions et de sentiments.

Elles vous laisseront peut-être de marbre, car elles ne correspondent pas à ce que vous attendez d'une photo. Mais quoiqu'il en soit, elles sont différentes, créatives et me ressemblent. Mon but a été atteint durant ce voyage en Dombes.

Quelques photos des oiseaux de la Dombes en noir et blanc

Quelques photos des oiseaux de la Dombes en couleur.

Comment puis-je vous aider à créer des photos?